Les débuts du Panorama à Marbella dans les années 1970
Nos premières années à Marbella : Construction des fondations de Panorama
En tant qu’introduction à cette l’histoire, j’aimerais avant tout partager quelques-uns des motifs pour lesquels la ville, dans les années soixante-dix, nous a tellement fascinés que nous avons décidé d’y ouvrir une agence.
Par Christopher Clover, propriétaire et directeur général de Panorama Properties, la plus ancienne agence immobilière de Marbella.
Les commencements
C’était en 1946, environ sept ans après la fin de la Guerre Civile espagnole, Marbella était alors un petit village de moins de 10 000 habitants et avec une histoire très intéressante. Au cœur du village se trouvait (encore actuellement) l’ancien château arabe construit au IXe siècle et entouré de ruines romaines qui sont encore visibles aujourd’hui, tout au long de la ville. S’élevant à l’horizon, la montagne La Concha créait ce microclimat si unique de Marbella, le meilleur climat de tous les villages européens.
À cette époque, les parcelles les plus étendues appartenaient à cinq familles : Juan et Enrique Belón, Juan Lavigne et Juan Lima, originaires de Marbella, Elvira Tallefer et son mari Salvador Guerrero de Málaga (le nom d’Elviria fut donné en son honneur), et Norberto Goizueta de Navarra (le fondateur de Guadalmina). La majorité des champs étaient loués et cultivés par des paysans. L’activité économique principale en ce temps-là était l’agriculture et l’extraction minière du fer et du graphite.
Grâce à tous ces éléments, Marbella a évolué pour devenir la principale ville de complexes de toute la côte méditerranéenne.
Marbella doit également son évolution à un coup de chance : il suffit d’observer l’évolution d’autres villes du littoral espagnol, comme par exemple Torremolinos et Benalmádena, qui furent jadis de jolis petits villages, et qui sont aujourd’hui célèbres pour leurs constructions et hauteurs excessives.
Le premier à promouvoir la ville de Marbella fut le versatile et éclectique aristocrate espagnol Ricardo Soriano Sholtz von Hemensdorff, Marquis d’Ivanrey, qui acheta en1943 à son ami Norberto Goizueto la propriété El Rodeo, d’une étendue de 220 000 m2 (22 hectares), qui possédait de son côté une immense parcelle de 350 hectares dans la zone. En 1945, Ricardo construisit et inaugura l’Hôtel El Rodeo, le premier hôtel de style “motel” américain à Marbella, et invita plusieurs de ses amis à venir visiter la région. En 1946 Ricardo invita son neveu, le prince Alfonso von Hohenlohe et le père de celui-ci, le prince Maximilian Egon von Hohenlohe-Langenburg, à venir découvrir et expérimenter l’authentique Marbella. Maximilian, le père d’Alfonso était un aristocrate allemand très connu, dont l’ascendance remonte au VIe siècle. La mère d’Alfonso, la marquise de Belvís de las Navas, était également connue en Espagne, et son parrain était le roi d’Espagne, Alfonso XIII. Sa lignée, unie à la vision pionnière de son oncle Ricardo, poussa Alfonso à continuer de promouvoir la vision de son oncle.
Autrefois, rejoindre Marbella depuis Malaga prenait deux heures en voiture sur une effrayante route côtière à double sens. Alfonso et son père arrivèrent à Marbella dans une vieille Rolls Royce équipée d’un moteur qui, en raison de la pénurie d’essence durant ces années de l’après-guerre, avait été transformé en un moteur à traction de charbon.
Dès leur arrivée à Marbella et en attendant que l’oncle Ricardo revienne d’une excursion de pêche, ils décidèrent de faire un pique-nique à l’ombre des pins du beau domaine Santa Margarita, bordant la mer, à l’ouest du village. Ils tombèrent tellement amoureux de Marbella, et spécialement de ce domaine, qu’ils revinrent l’année suivante pour l’acheter.
Alfonso et son père construisirent une magnifique maison dans leur nouvelle propriété, et avaient pour habitude d’y inviter leurs amis. La ferme originale de la propriété fut rapidement transformée en un club social bar-restaurant, qui était fréquenté par les habitants de la région…et c’est ainsi qu’est né le “Marbella Club”. Ce furent les premières semences du réveil de la nouvelle Marbella, un endroit destiné depuis lors à devenir la destination touristique de qualité la plus importante de l’Espagne.
Grâce aux contacts d’Alfonso, de su père, de sa mère et de son oncle Ricardo, une grande quantité de gens visitèrent la zone (et le Marbella Club), et nombreux furent ceux qui ne trouvaient pas de logement. Le flux de visiteurs était tel que, en 1953, Alfonso décida de construire, à côte de la ferme originelle, un petit hôtel de 18 chambres distribuées autour d’un patio central, semblable aux typiques “motels” des États-Unis qu’il avait découverts lors de ces récents voyages. Il décida de l’appeler l’Hôtel Marbella Club. L’hôtel ouvrit ses portes au public en 1954 et attira immédiatement le tourisme de qualité. En 1955, le Comte Rudi von Schönburg, parent d’Alfonso, venait d’obtenir son diplôme à l’université Swiss Hotel Management University de Lausanne, et s’unit à Alfonso comme directeur de l’hôtel. Encore actuellement, le Comte Rudi joue toujours un rôle important au Marbella Club et au sein du Groupe, où on peut le rencontrer chaque jour.
Actuellement, la ferme originelle se trouve en parfait état, et a été transformée en restaurant et bar principal de l’Hôtel.
Attirer les “grands noms”
Son merveilleux microclimat, sa situation stratégique, la relative facilité d’accès, et l’accueil chaleureux de ses habitants contribuèrent à la transformation de Marbella en un centre d’attraction pour ceux qui cherchaient une destination différente et spéciale, où profiter de leurs vacances. Alfonso ne douta pas à inviter toute la jet-set du moment au premier hôtel de luxe de la Costa del Sol. Marbella devint immédiatement l’endroit à la mode de toute l’Europe. Dans les années soixante, de nombreuses célébrités visitaient déjà Marbella et l’Hôtel Marbella Club assez fréquemment. La plupart d’entre elles achetèrent des parcelles pour construire leurs maisons, parfois directement à Alfonso.
Parmi ces “grands noms” se trouvait José Banús, qui vint à Marbella en 1962 et acquit les terres de l’actuel Puerto Banús et Nueva Andalucía (à cette époque de nombreuses personnes considéraient que sa vision était “détraquée”), Jaime de Mora, Manolo Lapique, Ignacio Coca – fondateur de Los Monteros et du Club de Golf Rio Real – et d’autres grands noms tels que les von Thyssen, Princess von Bismark, la famille Füstenberg, Mel Ferrer et Audrey Hepburn, le Duc et la Duchesse de Windsor, le Prince Rainier de Monaco et Grace Kelly, Ava Gardner, Cary Grant, Laurence Olivier, Guy de Rothschild, Terry von Pantz, Deborah Kerr, Jimmy Stewart, Teddy Kennedy, Jean Negulesco et de nombreux autres.
Alfonso succèda avec succès à son oncle Ricardo comme le principal promoteur de la zone. Marbella était devenue “un endroit spécial pour des gens spéciaux”, slogan qui fut utilisé par Panorama durant ses premières années à Marbella.
Réduisant l’écart entre charmant petit village côtier et destination cosmopolite à la mode.
Comme résultat de l’excellente promotion d’Alfonso et du fait que ses amis avaient construit des maisons et des urbanisations dans la région, la population officielle de Marbella expérimenta une augmentation significative de sa population, de 12 156 habitants en 1960, à 29 253 habitants en 1970. Toutefois, à notre arrivée au début des années soixante-dix, Marbella avait toujours un air de village, avec ses gens si intéressants et sympathiques. Les endroits clés à fréquenter étaient – à part le vieux centre – l’Hôtel Marbella Club, Puerto Banús, Nueva Andalucía, Los Monteros et Guadalmina ; ces trois derniers avec leurs clubs sociaux respectifs et leurs terrains de golf qui avaient été construits par quelques visionnaires misant sur le futur du tourisme résidentiel dans la région.
Vers la fin des années soixante, Marbella avait réuni presque tous les ingrédients pour cesser d’être une destination touristique d’été et devenir finalement une destination résidentielle et de vacances de qualité pendant les 12 mois de l’année.
Cependant, pour qu’une ville puisse rester ouverte toute l’année avec suffisamment de public pour les boutiques de luxe, restaurants, bars, discothèques et installations de loisirs et d’amusement, un noyau minimum de population d’environ 150 000 habitants “durant la basse saison d’hiver” entre les résidents recensés et le tourisme résidentiel était nécessaire. Ce chiffre ne fut atteint qu’à partir de 1996, suite à l’apparition de la “basse saison”, transformant Marbella en l’unique destination touristique de la Méditerranée avec une saison de 12 mois. Marbella compte aujourd’hui entre 250 000 et 300 000 résidents en basse saison.
Notre expérience personnelle de Marbella dans les années soixante-dix
Dans les années soixante-dix, Marbella était enfin devenue un endroit assez renommé au niveau mondial. Mon père, Bill Clover, un agent immobilier à Charlottesville, Virginie, depuis l’année 1952 (suivant les pas de son son père, B.B. Clover, à Chicago depuis l’année 1904), décida en 1968 de développer ses affaires, en achetant une agence immobilière dénommée Panorama International Ltd., avec siège principal à Washington D.C, à environ deux heures en voiture au nord de Charlottesville.
À cette époque, mon père avait un associé français, qui s’appelait René Frank, lequel nous commenta que Marbella était à la mode comme la nouvelle destination touristique de la jet-set européenne, et nous suggéra sérieusement d’y ouvrir une agence.
Et nous avons suivi ses conseils, en ouvrant une agence à Marbella au début de l’année 1970, ainsi qu’à Majorque et dans la Ville de Mexico un peu plus tard (dirigée par mon frère Bill). Panorama fut la première agence immobilière internationale à Marbella et la première agence à faire venir les clients dans des vols “charter”.
La succursale de Marbella fut brièvement à charge de Phil Kelly, un Capitaine anglais retraité, qui la laissa ensuite aux commandes de G. Bland Hoke. Bland avait travaillé comme délégué commercial à notre agence de Washington et devint ensuite un agent immobilier à succès à Jackson Hole, Wyoming. Le travail principal de Bland et de son équipe de cinq commerciaux consistait à recevoir les vols de prospection depuis Washington, et de commencer à construire une base professionnelle de captation de propriétés en revente et d’investissement.
En février 1973, Bland retourna aux EU, et ma première épouse Kirsten et moi-même avons entrepris notre chemin vers Marbella dans le but d’y rester un an afin de réorganiser la succursale européenne de Panorama, et ce qui allait être en principe un voyage de 12 mois s’est transformé en toute une vie.
Lors de notre arrivée, Marbella était encore un petit village. Pour réaliser un appel à l’étranger à cette époque, il fallait réserver un espace auprès de l’opératrice de Malaga, et nous devions parfois attendre des heures avant de pouvoir établir la connexion. Notre télex de seconde main doté de la technologie des années trente était la seule méthode fiable pour communiquer avec le monde extérieur. À cette époque, le transport de marchandises était encore réalisé avec des charrettes tirées par des ânes qui se faufilaient entre les Seat 600 et les Seat 124 Sedan carrés. La route générale à double sens qui menait à l’aéroport passait par le centre de Fuengirola et Benalmádena Costa, et était connue comme la “Route de la Mort”. En général, les infrastructures étaient déficientes et peu fiables, nous subissions des coupures d’électricité presque tous les mois, ce qui était compréhensible tenant compte du fait que nombre d’habitants s’était multiplié par deux et demi par rapport à la décade précédente.
Nous vivions encore sous la stricte dictature du Général Francisco Franco et, selon la légende, lors de son dernier voyage à Marbella pour inaugurer la nouvelle Clinique Incosol en 1973, il observa les tours de l’Hôtel Hilton et de l’appart-hôtel contigu (actuellement connu comme l’Hôtel Don Carlos) à côté de la Tour Royale en face de l’Incosol, et il fut horrifié par la hauteur de ces bâtiments dans une si belle région. Il ordonna sur le champ l’interdiction de construire des buildings qui abîmeraient l’horizon de Marbella, comme dans les cas de Torremolinos et Benalmádena.
La vision de Franco coïncidait avec la perspective d’une construction de qualité, d’une hauteur minime et faible densité, une vision qui avait déjà été introduite par ses fondateurs, en commençant par Ricardo Soriano lui-même, qui “interdit” à ses amis de construire des maisons de plus d’un étage et leur recommanda de conserver le style typiquement andalou. Ce style fut conservé par le Prince Alfonso, José Banús, Norberto Goizueta (le fondateur de Guadalmina) et autres. L’opinion de Franco contribua à renforcer l’effort des autorités locales pour maintenir cette tradition, et depuis 1973 plus jamais de buildings résidentiels n’ont été construits à Marbella. Grâce à l’influence importante et persistante de ces personnalités, il fut possible de créer et de conserver une ville avec des constructions de qualité et de luxe, complètement différente de la jungle de ciment des autres villes à l’Est et à d’autres endroits touristiques le long de la Côte Méditerranéenne.
À cette époque à Marbella, il n’y avait qu’un seul notaire, M. Luis Oliver Sacristán. Bien qu’il ne fût pas très âgé, Monsieur Luis me donna la sensation d’être beaucoup plus vieux, à cause de sa voix revêche, mais avec un accueil toujours aimable pour les Espagnols et les étrangers. Quand il prit sa retraite, en 1985, il me rejoignit durant un acte social et me dit : “Clover, je veux travailler avec toi quand je prendrai ma retraite”. Quel honneur d’entendre ces mots de la part d’un citoyen si illustre de la communauté !
Peu de temps après, M. Jaime de Mora m’adressa les mêmes paroles, et de fait, nous avons travaillé ensemble sur plusieurs opérations.
Le caractère gentil et amical des Andalous faisait que tous nous nous sentions comme chez nous, y compris ceux qui ne parlaient pas l’espagnol et communiquaient par le biais de signes. Leur franchise et leur amabilité sont dues en grande partie à leurs fortes valeurs en faveur de la tradition familiale, la dévotion pour leur église, la consécration au travail et leur généreuse hospitalité. Les professionnels que nous trouvons aujourd’hui à Marbella : avocats, architectes, banquiers, hôteliers ou propriétaires de boutiques qui sont nés et ont grandi dans la ville ont non seulement conservé ces valeurs, mais ils ont également pu faire des études dans les années soixante et soixante-dix grâce au fait que leurs parents ont misé sur le futur qui s’approchait à cette époque et, pour cette raison, ils comprirent l’importance d’apprendre l’anglais, et ils y sont arrivés.
La chance de nous trouver dans ce lieu au bon moment !
À cette époque, connaître des gens et faire des amis était assez facile. Il n’y avait alors que six ou sept agences immobilières à Marbella, et Panorama constituait une nouveauté. En allant seulement une ou deux fois par semaine au Marbella Club, j’ai pu faire la connaissance de ceux qui étaient considérés comme la “crème de la crème” de Marbella, en faisant des amis qui à leur tour me présentaient à leurs amis. Nous avons non seulement conclu de bonnes opérations, mais nous avons aussi su mettre en pratique les principes immobiliers professionnels et étiques que mon père et mon grand-père m’avaient inculqués durant de nombreuses années, et qui furent fondamentaux pour nous aider à gagner la confiance de nouveaux clients, condition indispensable pour qu’une entreprise si jeune que la nôtre prospère.
Le Marbella Club était, et est toujours, mon bar et restaurant favori, chaleureux et romantique, avec de la classe, un excellent service et une cuisine exquise. Tout simplement fantastique.
The salary I allocated to myself when I arrived in Marbella was 25,000 pesetas per month, which was the equivalent at the time of about $420, and with which we were able to live very decently.
Le salaire que je me suis attribué quand je suis arrivé à Marbella s’élevait à environ 25 000 pesetas par mois, l’équivalent à cette époque à quelques $420, et qui me permettait de vivre décemment. La voiture la plus chère produite en Espagne était la Seat 124 Sport 1800, qui était en réalité un modèle de Fiat monté en Espagne, avec un moteur et une transmission espagnols, qui coûtait aux alentours de 350 000 pesetas, $5 800 au change actuel, ce qui représentait à l’époque une véritable fortune. J’en ai acheté une de seconde main en 1978, qui est toujours en ma possession. Parmi les voitures fabriquées en Espagne à cette époque, la meilleure était la Dodge 3700 GT (fabriquée par Chrysler Espagne) –, en conduire une était un véritable signe de richesse. À cette époque, importer une voiture d’Allemagne, des États-Unis ou d’Angleterre était prohibitif, car les tarifs douaniers faisaient doubler le prix final d’une voiture, qui était déjà un luxe en elle-même. Il convient de souligner que, jusqu’au milieu des années quatre-vingt, il existait un “stigmate-social” lié à l’étalement somptueux de richesse associé non seulement à la Dodge “espagnole” mais aussi à tout type de Mercedes ou tout autre voiture de luxe d’importation.
Dans les années soixante-dix, quatre-vingt et jusqu’au milieu des années quatre-vingt-dix, le coût de la vie en Espagne était réellement bas, ce qui était dû en partie aux 6 dévaluations subies par la peseta entre 1977 et 1993. Cela contribua également à la compétitivité des prix des exportations et du tourisme, et à la croissance de l’économie espagnole chaque année. Toutefois, en janvier 1999, l’Euro devint la monnaie légale en Espagne, et à la fin de 2001 la Peseta fut mise hors circulation.
Dans les années soixante-dix, les prix des logements étaient également abordables, tout comme le coût de la vie. Panorama fut la première à faire venir des vols charter depuis les États-Unis, avec des clients qui acquéraient des villas à des prix entre $12 000 et $20 000, et des appartements à Nueva Andalucía depuis $5 000 jusqu’à $15 000.
Le “facteur investissement” favorisa la vente de propriétés aux clients internationaux, mais la magie même de Marbella fut le catalyseur fondamental pour la vente de propriétés.
Lorsque l’agence principale de Panorama Intl. à Washington ferma ses portes au début de l’année 1975 en raison de la forte récession de l’époque, Panorama à Marbella devint une agence immobilière indépendante.
La naissance d’un marché international et le succès de Panorama
Les marchés saoudien et arabe.
Le premier grand succès de Panorama débuta en 1974, après avoir été désignés Administrateurs des Propriétés de M. David Shamoon (que nous avons administrées durant 33 ans). David, qui décéda en juillet 2013, d’origine iraquienne, avait déménagé à Londres en 1950, et avait réussi à devenir un homme d’affaires important, notamment dans le secteur immobilier. David était le propriétaire d’une magnifique villa, presque un palais, située juste en face d’El Ancón, à la Mille d’Or de Marbella, qu’il avait achetée au milieu des années soixante-dix au Roi Fahad d’Arabie Saoudite (autrefois le Prince héritier). Au milieu des années quatre-vingt-dix, David acheta les hôtels Marbella Club et Puente Romano, ajoutant ces deux hôtels emblématiques de Marbella à son portefeuille hôtelier international, et dirigeant ses entreprises jusqu’à son décès, quand son brillant fils Daniel et sa fille Jennica ont pris les rênes des entreprises.
David m’a toujours traité de façon proche et spéciale, et il devint non seulement notre client le plus important lorsqu’il acheta plusieurs propriétés exceptionnelles par notre intermédiaire, mais c’est aussi grâce à lui que j’ai fait la connaissance de plusieurs personnages clés qui à leur tour m’en ont présenté d’autres. En grand mesure, ce fut grâce à lui que nous avons conclu, depuis le milieu jusqu’à la fin des années soixante-dix, de nombreuses opérations immobilières avec la Famille Royale saoudienne et avec d’autres clients du Moyen-Orient, ce qui relança le nom de Panorama à un moment critique de son histoire.
À cette époque, nous sommes également devenus les administrateurs d’Akram Ojjeh, fondateur du Groupe d’entreprises TAG ; du Prince Salman, frère du jadis Prince héritier Fahad, et actuellement Roi d’Arabie Saoudite à travers Eyad Kayali, son homme de confiance et main droite en Espagne, et du fils aîné de l’alors Prince Fahad, le Prince Faisal Bin Fahd, et S.E. Sheikh Kamal Adham, notamment.
Grâce aux contacts que nous avons établis au début des années soixante-dix, nous avons pu conclure de nombreuses opérations importantes, également par l’intermédiaire de mon ami intime Bashir. Il était alors le Consul d’Arabie Saoudite à Malaga et me chargea de la négociation et acquisition d’une parcelle à Malaga pour y construire le Centre Culturel Islamique. Quand il fut nommé Ambassadeur saoudien au Japon au milieu des années quatre-vingt-dix, il me demanda de l’aider à trouver un bâtiment représentatif pour l’Ambassade saoudienne à Tokyo. Un an et demi plus tard, nous avons conclu avec succès l’acquisition d’un bâtiment complètement neuf de 11 étages, y compris un penthouse duplex pour l’Ambassadeur, situé à Roppongi, dans le centre de Tokyo. Elle est toujours à l’heure actuelle l’Ambassade saoudienne la plus belle du monde entier.
Le fait que le Prince héritier Fahad et sa famille aient acheté plusieurs propriétés à Marbella encouragea plusieurs clients du Moyen-Orient à y acheter des logements à la fin des années soixante-dix et au début des années quatre-vingt. D’autres Princes, en plus d’importants – et même légendaires – hommes d’affaires et dignitaires de chacun des pays du Moyen-Orient achetèrent des propriétés à Marbella, contribuant à la merveilleuse diversité et mélange culturel de la ville. Il s’agissait notamment du Sheik Zayed bin Sultan Al Nahyan, Émir d’Abu Dhabi et Président des Émirats Arabes Unis, dont la famille possède encore de magnifiques propriétés contigües à Rocío de Nagüeles ; plusieurs membres de la famille Marzook du Koweït ; Adnan Kashoggi et beaucoup de ses connaissances ; le magnat de la technologie Mouffac Al Midani ; Rafic Harriri, qui devint par la suite Premier Ministre du Liban ; le Sheik Kamal Adham, et de nombreux autres.
Si nous nous penchons sur l’histoire de l’Al-Ándalus, nous comprenons mieux le fait que le peuple arabe se sente si à l’aise à Marbella et dans le Sud de l’Espagne en général. Des fleuves, des villages et d’autres zones géographiques portent encore des noms arabes, des milliers de mots du dictionnaire espagnol ont des racines arabes, comme résultat des 781 années d’occupation morisque en Espagne, de 711 à 1492. Depuis Marbella, on aperçoit les montagnes Rif du Maroc presque tous les jours, ainsi que les lumières de Tanger la nuit derrière le Rocher de Gibraltar, ce qui nous donne une sensation très spéciale de notre situation géographique exacte.
Une enclave britannique
Au début des années soixante-dix, un petit groupe de citoyens britanniques, entre deux ou trois mille personnes, s’était installé sur la Costa del Sol. Alors que certains d’entre eux n’y venaient que pour des vacances, d’autres y résidaient en permanence, dont notamment des personnalités assez importantes. La raison de ce si petit nombre de Britanniques était très simple : comme le Royaume-Uni avait imposé des restrictions au change de monnaie (l’infâme “dollar Premium” ou “supplément au dollar”), les restrictions serrées pour tout type de dépenses à l’étranger étaient un obstacle pour que les Britanniques profitent de vacances dans d’autres pays, ou qu’ils achètent des logements à l’étranger à grande échelle, comme maintenant, ou même pour qu’ils achètent des actions dans des entreprises de étrangères. À un moment donné, il n’était même plus possible d’emporter plus de £50 en espèces en-dehors du pays, même pas pour aller en vacances ! Ils devaient même faire cacheter le passeport à la banque lors du retrait de l’argent !
Quand feu Margaret Thatcher fut élue Premier Ministre du Royaume-Uni en 1979, et flexibilisa cette même année (pour ensuite les éliminer) les contrôles de change de monnaie, la demande explosa littéralement et on assista à une véritable frénésie d’achats immobiliers à l’étranger, un phénomène qui n’a pas diminué depuis lors, à exception des fluctuations naturelles du marché en général des trente dernières années.
Marbella a bénéficié de cette demande explosive à côté d’autres zones de l’Espagne, de la France, de l’Italie, et des E.U. (spécialement la Floride), notamment. Les vols en provenance du Royaume-Uni ont considérablement augmenté, et la Costa del Sol est devenue la destination touristique et résidentielle préférée des Britanniques, et Marbella sa capitale de qualité.
À cette époque, Panorama publiait des annonces dans la presse locale du Royaume-Unid, particulièrement dans le “The Times” et “Financial Times” pour faire la promotion directe des logements au Royaume-Uni. Nous avons conclu de nombreuses opérations avec des clients britanniques au pouvoir d’achat élevé, spécialement dans les années quatre-vingt et au milieu des années quatre-vingt-dix, en partie grâce à l’étroite collaboration que nous maintenions alors avec Chesterton’s, une importante agence immobilière londonienne.
Actuellement, après les Espagnols, les Britanniques représentent la majorité des résidents, permanents et temporels de la zone de Marbella.
Nouvelles amitiés, contacts professionnels et célébrités
Durant cette première étape de Panorama à Marbella, parmi d’autres personnes influentes, j’ai eu l’opportunité de faire la connaissance de Rafael Zea. Rafael était un promoteur pionnier qui, parmi plusieurs projets, construisit le bâtiment “Skol” au bord de la plage à Marbella. Rafael était président de l’entreprise promotrice de l’urbanisation “Las Lomas de Marbella Club” et vint à Panorama en 1974, suite à la recommandation de quelques amis en commun. Nous nous entendions bien et il accorda tout de suite de nous donner en exclusivité la vente de ses parcelles à Las Lomas. Dans les années suivantes nous avons vendu la majeure partie de cette magnifique urbanisation située dans le cœur de la Mille d’Or de Marbella. Rafael me concéda également une réduction importante lors de l’acquisition de notre première villa à Marbella, qui lui appartenait.
J’ai également fait des affaires avec Mel Ferrer, amateur de la construction et de la vente de villas rustiques à des prix abordables. Mel était un homme génial, extrêmement poli et avec les pieds sur terre.
Stars de Hollywood, fêtes de luxe et nouvelles opportunités
J’ai eu le privilège de connaître Ray Milland et sa femme Mal et nous sommes devenus de bons amis (en 1946 Ray gagna l’Oscar du Meilleur Acteur pour le film de Billy Wilder “Jours sans Traçe”), et je fis également la connaissance de Stewart Granger, l’une des plus grandes stars de Hollywood, qui vendit également un important domaine entre Marbella et Estepona.
Ray Milland prit contact avec nous en 1975 pour une annonce dans l’International Herald Tribune et vint visiter quelques maisons au bord de la plage. Il était devenu une star de cinéma un peu avant mon époque, et même s’il avait une des têtes les plus connues au monde à ce moment-là, moi je ne savais pas qui il était. Quand j’ai été le chercher à l’aéroport, il prit place sur le siège arrière de ma Seat, et sa femme sur le siège avant, et je n’ai rien trouvé de mieux que de lui demander à quoi il se consacrait ! Après un bref silence et un profond soupir, il me répondit avec un peu d’exaspération dans la voix… (je le regardais à travers le rétroviseur)… “Je travaille dans l’industrie du cinéma”. J’ai malheureusement continué à faire des gaffes et je lui ai demandé “dans quelle partie de l’industrie ?” Nous nous sommes finalement très bien entendus, et nous sommes devenus de très bons amis, tout comme nos épouses.
Les Millands finirent par acheter un petit joyau au bord de la plage dans l’urbanisation “El Ancón” à la Mille d’Or, qui avait appartenu à M. Brown (en espagnol, M. “Brun”). Le long du bord de mer d’El Ancón, il y avait quatre autres maisons à côté de celle de M. Brown : deux à droite et deux à gauche. La dernière sur la droite appartenait à M. Green (en espagnol, M. “Vert”), le promoteur originel de l’urbanisation. La seconde appartenait au fameux entrepreneur Gordon White (en espagnol, Gordon “Blanc”). À gauche se trouvait M. Black (en espagnol, M. “Noir”) et à la fin, Warren Gold (en espagnol, Warren “Doré”). Incroyable mais vrai, nous l’appelions la rue de l’arc-en-ciel.
John Green, le frère du propriétaire de la fameuse galerie d’art londonienne, Richard Green, est un promoteur à succès et extrêmement créatif, non seulement pour ses projets à Marbella mais aussi pour ceux réalisés à Londres. Après avoir construit El Ancón, il construisit entre 1981 et 1985 une autre magnifique urbanisation fermée sur les collines en face d’El Ancón qu’il dénomma “El Ancón Sierra”. Je me chargea de lui vendre le terrain, et ensuite de vendre la majorité des logements terminés, en faisant partie de son Comité Directif. John et son épouse Jacqui ont conservé leur propriété à El Ancón jusqu’à la mort de John en 2019.
L’hôtesse parfaite
Parmi tous les gens que nous fréquentions à cette époque, l’une des personnalités de laquelle nous étions très proches jusqu’au milieu des années quatre-vingt-dix, quand elle décéda, fut la Barone Teresa (Terry) von Pantz, l’héritière de l’empire Avon. Terry avait hérité sa fortune de l’un de ses précédents maris, et elle avait l’habitude d’appeler affectueusement “son dernier mari”, le Baron Hubert von Pantz, “Hubert le Cinquième” étant donné qu’elle avait survécu à ses quatre autres maris. Hubert était également assez connu en raison de son aventure avec la fameuse créatrice de mode française Coco Chanel. Aussi bien Hubert que Terry étaient très généreux, et ils adoraient organiser des fêtes majestueuses pour inviter tous leurs amis et connaissances : Terry fut connue durant trente ans à Marbella comme “l’hôtesse parfaite”. Son hobby préféré était de concevoir et de construire des maisons, le client rêvé de n’importe quel agent immobilier. Elle était une personne merveilleuse, très ouverte et intéressante, aimable avec tout le monde et l’une de nos clientes les plus importantes durant de nombreuses années.
Marbella Sierra Blanca
À la fin des années soixante-dix, nous avons fait la connaissance d’Elizabeth et de David Brockman, lesquels avec leur associé Connie Münemann et sa famille étaient propriétaires des plus beaux terrains de Marbella, aujourd’hui connus comme Marbella Sierra Blanca. Une petite anecdote : l’un de nos clients koweitiens avait décidé d’acheter le terrain dans sa totalité, dont le plan partiel devait encore être approuvé par la mairie. En même temps, un groupe d’écologistes retardait l’approbation et ce client, un an et demi plus tard, décida d’annuler l’opération. Le prix du terrain complet sans aucun type d’infrastructure était de $3 000 000 ! Les Brockman trouvèrent alors un autre associé, le promoteur à succès Pedro Rodríguez (du Groupe Sierra Blanca), qui réalisa le premier investissement dans l’entreprise des Brockman et lancèrent l’installation de toute l’infrastructure et la vente de parcelles.
Amis depuis les années 70
Parmi les autres innombrables et magnifiques personnalités dont nous avons fait la connaissance à travers notre agence à cette époque, se trouvent Ferdinand Beguin, le "Roi du Sucre" français, auquel nous avons vendu une magnifique propriété à l’endroit connu aujourd’hui comme “Altos Reales » sur la route de Camoján ; Antonio Belón Cantos qui nous a conseillé en matière urbanistique, devenant par la suite un bon ami ; José Banús et son homme de confiance, Cándido Fernández Ledo, qui occupa le poste de président de la Fondation Banús et fut le fondateur du CIT, l’Association des Entrepreneurs et Professionnels de Marbella, la Duchesse d’Alba, qui souhaita à un moment donné nous confier la vente de sa propriété… et de nombreuses autres.
Quelques autres des merveilleuses personnes qui nous ouvrirent leurs portes durant nos premières années à Marbella furent Miguel Gómez Verdún et son épouse Antonia, propriétaires des bijouteries Gómez y Molina. Miguel, maintenant décédé, était alors également Directeur de l’hôtel El Rodeo, le premier hôtel de Marbella fondé par Ricardo Soriano en 1945 ; Archie et Cathy McNair – Archie était le Président de Quant, qu’il fonda ensemble avec Mary Quant en 1950 ; le défunt Bill Genske et son épouse Silvia, les promoteurs de Las Lomas del Marbella Club Pueblo ; Nielson Sánchez Stuart et son épouse Alicia, qui était et est toujours un avocat reconnu et un bon ami, tout comme Antonio de Fortuny. Rafael Cruz-Conde fut un grand ami et le principal avocat de Panorama, depuis la fin des années soixante-dix jusqu’à son décès en 2012, et son travail avec Panorama continue à travers son brillant fils Mauro jusqu’à aujourd’hui. Le Comte Hans Larsich et son épouse María, la Marquise de Salamanca, furent également de bons amis. Peut-être notre ami le plus ancien et le plus proche est Patrick Op de Beeck, le reconnu courtier en assurances. Nos agences étaient voisines lors de notre arrivée à Marbella.
Si nous regardons en arrière, nous avons eu la chance d’avoir connu, vers la fin des années soixante-dix, la majorité des personnes influentes de l’époque, ainsi que la chance d’avoir connu des centaines de personnes merveilleuses avec lesquelles nous sommes toujours de bons amis à l’heure actuelle.
Je suis si reconnaissant d’avoir profité d’un si magnifique début de notre nouvelle vie en Espagne, grâce à l’amabilité, le soutien et l’amitié que nous avons reçus durant ces années.
© 2022 Panorama Properties S.L.
Nous remercions le comte Rudi von Schönburg de nous avoir permis de reproduire de nombreuses photos lui appartenant pour cet article, ainsi qu’Antonio Belon Cantos, pour ses conseils concernant l’histoire des débuts de Marbella avant notre arrivée.
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